Reprise de Vues Asexuelles

Quelle étrange année … et elle est loin d’être terminée ! Voilà qui ne veut pas dire grand-chose, mais en même temps, difficile de ne pas tomber dans l’euphémisme ou dans l’hyperbole pour parler de la pandémie de COVID-19 et des impacts sur le monde, sur la société française et sur moi. 

Avant tout, je suis infiniment reconnaissante de ne pas subir d’impact direct du virus en lui-même. Personne de ma famille ou de mon entourage n’a été malade, ce qui est une grande chance, surtout pour les plus âgés. Et bien que pour certains, les impacts économiques soient très présents, ce n’est pas catastrophique non plus. Pour l’instant. Et l’optimiste que je suis devenue préfère penser que nous serons globalement épargnés. 

Cependant, comme il est possible d’être à la fois optimiste et de mal accepter les incertitudes, je dois dire que les derniers mois ont posé des défis à mon bien-être émotionnel et mental. Si on reprend les choses dans l’ordre, je fais partie de ceux qui n’ont rien vu venir, et même bien informée de la situation en Italie du Nord, je n’avais pas du tout anticipé le confinement. Ou plutôt, ça me semblait si extraordinaire, que mon cerveau se refusait à l’envisager comme une éventualité sérieuse.

Cependant, dois-je l’avouer, j’ai bien aimé les premières semaines de confinement, au calme chez moi, avec le temps de faire toutes ces petites choses qu’on repousse sans cesse, et le soleil qui pénétrait à flot par la fenêtre de la cuisine, et le travail moins intrusif en raison des jours de congés imposés et du chômage partiel.

Sauf que, de ma cuisine, je n’ai presque rien vu de ces premiers jours de printemps, moi qui apprécie particulièrement d’observer le réveil de la nature, les bourgeons et les fleurs sur les arbres, l’air qui se parfume, les soirées qui s’allongent me donnant l’illusion de vivre plus … Tout ça avait une saveur différente de mon appartement, comme artificielle. Comme d’habitude, ce n’est que lorsque l’on s’en trouve privé qu’on se rend compte de ce qu’on avait et prenait pour acquis. 

Sauf que, célibataire par choix, et de tempérament très introverti, je ne m’attendais à sortir faire les courses plus souvent que strictement nécessaire juste pour avoir une interaction sociale. Là encore, j’ai eu de la chance, j’ai peu fait la queue pour y entrer ou aux caisses, même dans une zone densément peuplée. M6 avait raison, la réalité du monde se trouve autour la machine à café. Je n’ai pas manqué de personnes avec lesquelles échanger, la technologie qui nous permet de voir et parler avec quelqu’un à des milliers de km tient du miracle à cet égard. 

Sauf que ce miracle ne remplace pas la réalité de pouvoir voir les siens, surtout quand les vols sont suspendus, qu’on ne sait pas quand ils reprendront et dans quelles conditions. Surtout que celles-ci sont susceptibles de changer d’un jour à l’autre. J’ai l’air de me plaindre, surtout de problèmes qui semblent triviaux. Oui, mais voilà, ce sont certaines certitudes de ma vie qui sont remises en cause, alors ce n’est pas trivial pour moi. 

Sauf que, j’ai été totalement prise au dépourvu de devoir m’adapter durablement à un monde où la pandémie est active et s’installe durablement dans la réalité. J’étais très gênée par le masque au début, c’est vrai que ce n’est pas confortable à porter, et que si c’est une barrière contre le virus, c’était aussi une barrière sociale en m’empêchant de voir les expressions des gens. Jusqu’à ce qu’une amie me dise qu’elle n’était pas gênée parce que tout passe par les yeux. Elle a raison, ça va mieux depuis que j’ai appris cette nouvelle perspective. Et je préfère de beaucoup porter un masque que l’alternative, rester chez moi. 

Quand pourrons-nous de nouveau voyager sans arrière-pensée ? Cela sera-t-il même de nouveau possible ? Heureusement que nous, Français, avons énormément de chance, nous avons un pays superbe, avec une diversité et une richesse de paysages incomparables sur un territoire relativement petit, et ce d’autant plus que nous avons aussi des infrastructures, ferroviaires et routières, qui nous permettent d’y accéder facilement. Donc je me concentre sur le territoire français, en gardant pourquoi pas un œil sur l’Europe. 

Reste la question à laquelle personne ne peut répondre. Quand pour l’après ? Y aura-t-il même un après à proprement parler ? Le plus probable à mon avis est que des moyens thérapeutiques soient trouvés pour faire face au virus dans ses formes les plus graves et qu’un vaccin saisonnier soit développé; appuyé par une certaine immunité collective. Ce qui mettrait le COVID-19 à peu près au même niveau que le virus de la grippe. En tout cas, c’est tout ce que je souhaite. 

Je vais me permettre une digression avant de conclure. Cette “catastrophe” vient de nous prouver que les films du genre, vous savez, ceux du type arche de Noé qui sélectionnent l’élite de la population pour donner une chance à l’Humanité de survivre ailleurs parce qu’on ne peut pas sauver tout le monde, ces films de genre donc, ont tout faux. Nous savons maintenant qui sont les personnes indispensables au fonctionnement de la société, qui est en première ligne et qui ne l’est pas. Et je les en remercie de tout cœur, d’autant plus que pour une large majorité d’entre eux, ils ne sont pas les mieux rémunérés. Et, autre remarque en passant, les parents auront peut-être aussi appris qu’enseigner, c’était un métier, qui ne s’improvise pas au prétexte que tout le monde a été à l’école. 

Voilà donc un article de reprise de ce blog, fait de bric et de broc, qui n’aura pas parlé d’asexualité. Enfin, si, pour la forme. Il me semble avoir lu un titre d’article concernant l’impact du confinement sur la vie sexuelle des français. Je n’ai pas eu accès à l’article (payant), mais je gage qu’il n’abordait pas le cas des personnes asexuelles en couple avec des personnes non asexuelles, ou plus largement, de l’intimité entre personnes asexuelles. Un jour peut-être … 

Pour ma part, je suis encore à la recherche d’un équilibre dans ce monde brutalement révélé incertain. Mon intention est d’écrire de nouveau toutes les semaines, parler d’asexualité bien sûr, et aussi du monde comment il va. Moins de voyages lointains, c’est un fait acquis. Plus de lectures peut-être ? Dans tous les cas, d’espoirs et de beauté.

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