Vues asexuelles au cinéma : Captain Marvel

Je ne vais pas souvent au cinéma, ce n’est pas une activité qui me vient spontanément à l’esprit quand je pense à me distraire. Mais quand ça m’arrive, je suis une grande fan de films de science-fiction et de super-héros, le genre de films qui rendent tellement mieux au cinéma et qui sont pensés pour être des blockbusters. Ce n’est pas souvent du « grand cinéma », non pas que je sois qualifiée pour en juger, même si j’écoute religieusement le Masque et la Plume sur France Inter toutes les semaines, mais ce n’est de toute façon pas ce que j’y vais chercher. Tout ça pour dire que la semaine dernière, j’ai eu l’occasion d’aller au cinéma, et j’ai choisi d’aller voir Captain Marvel, le dernier né de l’univers cinématique Marvel. Et j’ai été très agréablement surprise !

Je dois vous avertir, je vais parler du film et de ses intrigues, aussi si vous ne l’avez pas encore vu et que vous n’aimez pas qu’on vous raconte la fin, il vaudrait mieux ne pas poursuivre votre lecture.

Alors, pourquoi j’ai aimé Captain Marvel ?

Vous avez vu Wonder Woman ? Ce n’est pas que j’avais été déçue du film, j’ai toujours assez peu d’attentes à ce sujet. Cependant, j’avais trouvé très classique, et facile, le fait que l’intrigue tourne autour de Diana et de sa relation avec un officier de l’armée américaine ; il lui fait découvrir le « pouvoir universel de l’amour et du sacrifice », toutes ces choses déjà vues 100 fois (quelqu’un se rappelle du 5ème élément ?). C’était très convenu comme progression et résolution, alors que Diana, rappelons-le, est une déesse, élevée par de fières amazones, qui aurait dû à mon sens se montrer bien plus indépendante. Rien de tel dans Captain Marvel ; Carol est une héroïne qui se tient sur ses deux pieds et ne compte sur personne d’autre qu’elle-même. Même pas sur son mentor, qui le croit-elle, lui a sauvé la vie. Pour une fois, aucune ambiguïté sur la nature de leur relation n’est jamais entretenue dans le film, et d’ailleurs, le film n’aborde pas du tout la question de l’amour romantique ou de la sexualité. C’est suffisamment rare pour être signalé, et réellement rafraîchissant !

OK, le film ne parle pas d’amour. De quoi parle-t-il ?

Ah ! Je n’ai jamais dit ça car pour moi, le film parle d’amour ! Il parle de l’amitié très forte qui unit deux femmes, Carol, l’héroïne, et sa meilleure amie, toutes deux pilotes de l’armée américaine. Il parle aussi de l’attachement entre Carol et la fille de celle-ci.  Il parle surtout de l’amour de soi, à travers le thème de la recherche de son identité, et de la remise en question de ce que l’on pensait vrai. Dès le début du film, Carol est quelqu’un de très déterminé, un soldat qui combat les ennemis qui lui ont été désignés. Elle a cependant oublié qui elle était avant son réveil parmi les Kree, et les souvenirs fugitifs qui remontent lorsqu’elle dort, ou lorsqu’elle arrive sur Terre et retrouve des endroits plus familiers, lui permettent d’avancer vers la restauration de sa mémoire. Elle découvre que les ennemis ne sont pas toujours ceux qu’on croit, et que, bien qu’elle ait voyagé à travers les galaxies, c’est la connaissance d’elle-même qui lui sera la plus précieuse.

La connaissance de soi ? C’est un film sur le développement personnel ?

Non, je n’irai pas jusque là, ça reste un blockbuster hollywoodien ! C’est sans doute mon propre intérêt pour le développement personnel qui colore mon opinion. Il n’empêche qu’à la fin, les Kree essaient de nouveau de la reconditionner en lui montrant toutes les fois où elle a été faible et est tombée, en lui faisant croire que ses pouvoirs proviennent d’eux et qu’ils peuvent la contrôler. Elle réussit alors à reprendre le contrôle en se rappelant toutes les fois où elle s’est relevée, seule, et retrouve ainsi sa propre force intérieure qu’elle ne doit à personne. Surtout pas à son mentor, qui essaie de la manipuler jusqu’à la fin. Le coup de poing qu’il se prend en réponse est mon moment préféré du film. Elle le dit alors, elle n’a rien à prouver à personne. Et c’est tellement vrai, pour chacun d’entre nous !

Alors, aller le voir ou pas ?

Pour conclure, je dirais que Captain Marvel est un film divertissant, qui peut offrir des sujets de réflexion à ceux qui y seront sensibles. Et puis, j’ai oublié de parler de Goose, personnage principal du film et vrai héros toujours là pour sauver la situation ! Bon, mon avis est encore plus subjectif, Goose étant un chat, et il se trouve que, droit dans les clichés de la femme célibataire ayant coiffé Sainte Catherine, j’adore les chats !

J’espère que cet article vous a été utile, n’hésitez pas à laisser des commentaires !

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